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Management toxique : et si le problème n’était pas (que) les autres ?

  • olivierbourand
  • 4 sept.
  • 5 min de lecture


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Introduction : « C’est à cause de mon boss », « L’entreprise est pourrie », « Ici, personne ne comprend rien »… Combien de fois avons-nous entendu – ou prononcé – ces phrases en quittant un emploi ?


Le management toxique est souvent pointé du doigt comme la raison principale des démissions. Pourtant, si l’environnement professionnel peut effectivement être délétère, notre réaction face à ces situations en dit long sur nous-mêmes.


Et si, avant de claquer la porte, nous explorions ce que ces dynamiques révèlent de nos propres schémas, peurs et zones d’ombre ? Et si la clé ne résidait pas (uniquement) dans le départ, mais dans ce que ces expériences nous renvoient de nous ?


1. Le piège du locus externe : « C’est de leur faute »

Quand un salarié quitte son entreprise, les raisons invoquées sont souvent externes :

  • Un manager tyrannique.

  • Une culture d’entreprise malsaine.

  • Des collègues incompétents ou malveillants.


Ces explications sont réelles et valables. Pourtant, les attribuer systématiquement aux autres, c’est risquer de reproduire les mêmes schémas ailleurs.

Le locus de contrôle externe (attribuer la cause de nos maux à des facteurs extérieurs) nous place en position de victime, ce qui nous empêche d’agir sur ce qui dépend vraiment de nous.


Exemple : Un collaborateur quitte son poste à cause d’un manager « toxique ». Trois ans plus tard, même scénario dans une nouvelle entreprise. Coïncidence ? Ou répétition d’un pattern où notre façon de réagir, de communiquer ou de nous positionner joue un rôle ?


2. Le management toxique comme miroir

Un environnement professionnel difficile agit comme un révélateur :

  • Nos limites : Jusqu’où acceptons-nous de nous laisser marcher sur les pieds ?

  • Nos croyances : « Je ne mérite pas mieux », « Il faut en passer par là pour réussir ».

  • Nos attentes non exprimées : Combien de fois avons-nous espéré que « les autres » devinent nos besoins, sans les formuler clairement ?


Question clé : « Et si ce manager “toxique” n’était pas la cause, mais le symptôme d’un déséquilibre en moi ? »

  • Est-ce que je tolère ce comportement par peur du conflit ?

  • Est-ce que je reproduis, sans m’en rendre compte, des dynamiques similaires (passivité, agressivité, évitement) ?

  • Qu’est-ce que cette situation me renvoie de mes propres insécurités ?


3. Passer du locus externe au locus interne : 5 pistes pour agir

Plutôt que de subir ou de fuir, que pouvons-nous faire pour reprendre le pouvoir sur notre expérience ?


a. Identifier nos déclencheurs émotionnels

Un manager critique vous blessera d’autant plus si vous avez grandi avec l’idée que « votre valeur dépend du regard des autres ». Travaillez sur vos blessures (rejet, abandon, injustice) avec un thérapeute ou un coach. Moins elles seront actives, moins vous serez « accrochable ».


b. Clarifier nos valeurs et nos limites

  • Quelles sont vos 3 valeurs non négociables au travail ? (Respect ? Autonomie ? Transparence ?)

  • Avez-vous communiqué clairement ces limites ? (Ex. : « Je ne réponds pas aux mails après 19h »).

  • Action : Rédigez une « charte personnelle » et testez-la dans votre environnement actuel. Si elle n’est pas respectée, vous aurez une base solide pour décider de partir… ou de rester en posant des actes cohérents.


c. Désamorcer les jeux de pouvoir

Un manager toxique cherche souvent à contrôler ou à diviser. Plutôt que de rentrer dans son jeu :

  • Observez : Quel besoin cache son comportement ? (Peur de perdre le contrôle ? Insécurité ?)

  • Désamorcez : Répondez par des faits (« Je note que tu élèves la voix. De quoi as-tu peur ? ») plutôt que par de l’émotion.

  • Protégez-vous : Limitez les interactions inutiles, documentez les échanges.


d. Expérimenter l’auto-leadership

Et si vous vous managiez vous-même comme vous le feriez avec une équipe ?

  • Fixez-vous des objectifs indépendamment de la validation hiérarchique.

  • Célébrez vos succès, même petits.

  • Créez des alliances avec des collègues bienveillants pour contrebalancer l’énergie négative.


e. Transformer l’épreuve en apprentissage

Posez-vous :

  • « Qu’est-ce que cette situation m’enseigne sur mes forces ? » (Ex. : résilience, créativité pour contourner les obstacles).

  • « Comment puis-je utiliser cette expérience pour clarifier ce que je veux vraiment ? » (Ex. : lancer un projet en parallèle, me former à un nouveau métier).


4. Quand partir devient un acte de locus interne

Quittter son entreprise peut être un choix puissant, à condition que ce soit :

  • Un acte conscient (« Je pars parce que j’ai exploré toutes les options et que cela ne me correspond plus »),

  • Pas une fuite (« Je pars parce que je n’ai pas le choix »).


Signes que c’est le bon moment :

  • Vous avez tout tenté pour améliorer la situation (dialogue, médiation, ajustements personnels).

  • Vous partez vers quelque chose (un projet, une reconversion), pas contre quelque chose.

  • Vous emportez des leçons, pas seulement de la rancœur.


5. Et si rester était la solution ?

Paradoxe : parfois, rester dans un environnement difficile (sans y souffrir) est le meilleur moyen de :

  • Renforcer votre confiance (« Si je survit à ça, je peux tout gérer »).

  • Développer des compétences rares (gestion de crise, intelligence émotionnelle).

  • Préparer un projet en utilisant les ressources de l’entreprise (réseau, formation, salaire).


Exemple : Une cadre supérieure a supporté 2 ans dans une boîte toxique… pour y monter un réseau solide, se former gratuitement, puis créer son entreprise. « Sans cette épreuve, je n’aurais jamais osé », confie-t-elle.


6. Le vrai risque : la répétition

Fuir sans comprendre, c’est risquer de retomber sur les mêmes schémas. Avant de changer d’entreprise, changez votre rapport à vous-même :

  • Journaling : Notez quotidiennement 1 chose que vous avez contrôlée dans votre journée.

  • Coaching ou thérapie : Travaillez sur vos patterns relationnels.

  • Formation : Développez des compétences qui vous rendent moins dépendant·e de votre environnement (ex. : gestion de projet, communication non violente).


Conclusion : Un management toxique est rarement une fatalité. Ce qui compte, c’est ce que vous en faites.


  • Si vous partez, que ce soit pour vous rapprocher de vos aspirations, pas pour échapper à un monstre.

  • Si vous restez, que ce soit en acteur·trice de votre bien-être, pas en victime résignée.


« Le problème n’est pas le management toxique. Le problème, c’est de croire que vous n’avez pas le choix. »


Se connaître soi-même, le vrai levier de liberté

Face à un management toxique, la tentation est grande de pointer du doigt les autres, l’entreprise, le système.


Pourtant, la véritable révolution commence par un regard honnête sur nous-mêmes. Se connaître, c’est accepter de plonger dans nos peurs, nos croyances limitantes et nos schémas répétitifs. C’est oser se demander : « Et moi, dans tout ça ? » non pas pour se culpabiliser, mais pour reprendre le pouvoir.


Quand nous identifions nos déclencheurs émotionnels, clarifions nos valeurs et assumons nos choix, nous cessons d’être des victimes pour devenir des créateurs de notre propre expérience. Un environnement professionnel difficile devient alors une opportunité : celle de révéler nos forces cachées, d’affiner nos limites et de choisir consciemment notre chemin.


Se connaître soi-même, c’est :

  • Comprendre ce qui nous blesse pour mieux s’en protéger.

  • Reconnaître nos patterns pour ne plus les répéter.

  • Agir depuis un lieu de clarté et de responsabilité, plutôt que de réaction.


Et vous, quelle leçon cette expérience difficile vous a-t-elle appris sur vous-même ?


Olivier Bourand – Longue Vue Coaching Accompagner les transitions professionnelles avec clarté et puissance.


 
 
 

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